moi,cette longue marche m'a fait penser à cet épisode trop peu connu de l'histoire suisse, je vous en transcrits une partie ici:
Après deux à trois ans de préparatifs, persuadés par Orgétorix d'émigrer vers la Saintonge, "263 000 Helvètes, 36 000 Tulinges, 14 000 Latobices, 23 000 Rauraques, 32 000 Boïens" (B.G. I, 29), soit 368 000 âmes (données discutables et discutées), se mettent en marche en mars 58 av. J.-C. Pratiquant la politique de la terre brûlée pour s'ôter tout espoir de retour, dit César, ils auraient ainsi mis le feu à leurs villes, une douzaine, à leurs villages, environ quatre cents, et aux maisons isolées (B.G. I,5). César ne nomme aucun de ces oppida et peu d'entre eux ont fait l'objet de fouilles au-delà de sondages, en particulier dans leurs fortifications. L'oppidum principal semble être celui de Berne-Enge. Le Jensberg, plus à l'est, le Üetliberg près de Zurich, et Altenburg sur le Rhin (dans le Bade-Wurtemberg) peuvent certainement entrer dans cette catégorie, tout comme le Mont Vully et Yverdon-les-Bains. Les villages (vici) ou les fermes (privata aedificia) sont encore très mal connus.
A fin mars 58, les émigrants se rassemblent dans les environs de Genève, oppidum à l'extrêmité nord de la province romaine de la Gaule narbonnaise. César s'y précipite, coupe le pont sur le Rhône et leur interdit de passer par la Narbonnaise. Les Helvètes, contraints de traverser le territoire des Séquanes par le Jura, gagnent la Saône où les Tigurins sont massacrés par les légions romaines. Le vieux Divico, qui a participé à la bataille d'Agen, est envoyé en ambassadeur auprès de César. Les pourparlers échouent, César voulant forcer les Helvètes à s'établir à l'endroit de son choix. L'épopée, marquée par de nombreuses péripéties, se termine dans le sang, à la bataille de Bibracte . César renvoie les Helvètes dans leur ancien territoire pour empêcher, dit-il, l'installation de Germains d'outre-Rhin sur le Plateau suisse, ce qui aurait constitué une menace pour Rome et sa province.
Les conséquences du désastre de Bibracte ont dû se faire sentir durant des générations. D'après César, les émigrants qui retournèrent chez eux n'étaient que 110 000. C'est très probablement à cette occasion que les Helvètes furent mis au bénéfice d'un traité (foedus), rompu en principe par l'envoi d'un contingent de 8000 hommes en 52 av. J.-C. pour prêter main-forte à Vercingétorix et l'armée gauloise devant Alésia.